Le 30/12, après un embarquement sportif à Boa Vista, direction Tarrafal, la plus grande ville de Sao Nicolau ! Après une nav sans hic (... et sans poisson... ) on arrive dans une ville de pêcheurs au bord de l'eau, où Dremmwel se prélasse dans un petit mouillage bien sympa. D'autant plus que les copains de Mintaka sont là aussi ! On se prépare à débarquer, mais c'est moins simple qu'il n'y parait ... Les enfants du coin sont gardiens d'annexes à leurs heures, et on reconnait bien les vrais : ce sont ceux qui vous arrêtent toujours au milieu des rouleaux ...On négocie le prix du gardien contre une paire de lunettes de piscine, et c'est toujours drôle de voir cette petite troupe s'élancer au triple galop vers le poste de veille quand on revient au bateau ... S'ensuit un repérage des principaux points stratégiques, qui restent les mêmes dans toutes les villes du cap vert: le supermarché est toujours tenu par des chinois. C'est comme ça. Se méfier du lèche-vitrine sans achat direct, les denrées convoitées pouvant disparaître d'un jour à l'autre. Entre les boucles d'oreilles kitschouilles, les vélos et les cocottes minutes, c'est farfouillette au petit bonheur la chance pour dégoter des trésors gustatifs. En sortant de là, on repère le spot douche/capuccino chez l'italien du restau (grosse communauté italienne sur Sao Nicolau) , avant de s'échouer au café wifi. Ces points vitaux de toute escale étant assurés, on peut sereinement découvrir cette ile verte (c'est une des principales îles agricoles de l'archipel), avec ses dizaines de cratères de volcans . Surtout que l'harmatan s'en est allé! (PHOTOS TARRAFAL)
Et surtout, on se prépare à feter le nouvel an ! Francili, un pêcheur/guide local de rando, nous promet un feu d'artifice sur la plage. Après un bon repas sur Mintaka, on débarque pour le spectacle! On profite du concert de l'école de musique ( préparé depuis au moins 4 h, on a bien entendu les balances ), mais du feu d'artifice, point de traces ... Mais on nous dit dans l'oreillette que la barque de pecheurs partie récupérer les fusées à Mindelo n'est ... jamais revenue ... Pas de Panique, quelques fusées de détresse et ca repart !
Les jours suivants se passent en plongées, baignades, musique, puis une grande rando dans le nord de l'île avec Francili. Au fur et à mesure de l'ascension dans des volcans couverts d'herbes rases et d'agavre dans des couleurs verts jaunes, on passe entre les champs, les maisons, les chèvres, et même...les fleurs ! Depuis Madère on n'avait pas vu autant de vert! Un coup d'aluguer plus tard, on se retrouve au bord de l'Océan ,devant un paysage lunaire de piscines naturelles en lave, au bord desquelles les rouleaux éclatent ! On a même vu une tortue de mer !!
On rentre tous super contents , et ça n'est pas fini puisqu 'au réveil le lendemain...Le Ruzé nous a rejoints ! D'apéros en diners, on se retrouve tous et ca fait bien plaisir. On profite ensuite pour aller explorer la plage de sable blanc, un petit paradis pour la plongée, les barbecues sur la plage et notre hobby préféré : le débarquement sportif avec surf sur rouleaux, semi immersion des annexes,et humidification des fesses des équipiers. C'est vraiment un endroit qui nous a plu, niché dans les volcans, avec le spectacle des pêcheurs remontant le filet de temps en temps... Et surtout on ne regrette pas notre négociation ardue avec l'italien responsable du magasin de pêche (leurres d'occasion semi-rouillés sur lit de plumes dorées à l'or fin si l'on en croit leur prix); on suppose fortement qu'il a vu Le Parrain dans sa jeunesse. Mais grâce à la magnanimité de Don Corleone, nous n'avons pas été obligés de sacrifier le budget nourriture pour obtenir les trésors qui vont faire de nous des redoutables prédateurs dans quelques instants...Alors qu'au crépuscule, toute la petite troupe vaque sur Dremmwel, un bruit caractéristique retentit, éveillant des souvenirs profondéments enfouis dans nos mémoires...Le moulinet se dévide ! Tout le monde court sur le pont pour hurler le plus efficacement possible des encouragements à Gildas, qui nous remonte une superbe Dorade pêchée..à la banane !!On a bien fait de la savourer, car depuis c'est le calme plat...mais la traîne 2.0 est sur les starting blocs, les thons et autres monstres n'ont qu'à bien se tenir! Le 10/01/2016, une dernière rando dans les volcans et une visite de Ribeira Grande plus tard, nous mettons le cap sur Mindelo, port de l'île de Sao Vicente. C'est le spot où préparer son bateau pour la transat ! Une belle nav bien ventée plus tard, on comprend mieux le nom de la ville qu'on quitte.. Mintaka, resté un peu plus au mouillage, nous les a décrites, les rafales...Eh bien sachez que le passage du vent dans une vallée...accélère la risée! On arrive à la marina, on prend la pendille...et on retrouve le Ruzé, et l'Essentiel, croisé à Tarrafal: c'est un catamaran super rapide qui abrite une famille; Estelle, Pierre, Malo, Enora, et Elouan (redoutable pêcheur de crevettes à l'épuisette). Ici, c'est la grande ville! La marina abrite beaucoup d'équipages qui s'apprêtent à traverser, pas mal de bateaux-stoppeurs, des familles, des couples, des jeunes et moins jeunes...Traverser le ponton pour aller au bureau du port demande de compter le temps de marche et le temps de papote, et c'est plutôt sympathique. En sortant du port, on découvre les tables de jeu au bord de l'eau ; c'est toujours animé par là, du matin au soir les cap verdiens jouent une sortent de belote et c'est assez rigolo à regarder. Un petit tour dans les odeurs de coriandre du marché, et nous voici devant des monstres marins au marché au poisson. On essaie toutes les boulangeries,surtout celle dont la machine à pop corn rencontre un franc succès auprès les locaux (ok, et de nous...) à l'heure de la sortie du travail et de l'école. Mais l'île d'en face, Santo Antao, est pleine de promesses elle aussi et nous partons l'explorer d'un coup de ferry. C'est une île traversée par une chaîne de ...tiens, de volcans, orientée Nord Ouest/Sud Est. Si la partie Sud de l'île est plutôt aride, le Nord est réputé pour sa végétation abondante et ses cultures en terrasses. Arrivés à Porto Novo, nous dégotons un aluger qui nous conduit à l'intérieur de l'île en suivant l'Estrada Corda, une route entièrement pavée traversant l'île du Nord au Sud, construite du temps de l'esclavage...Le paysage est impressionant. On s'arrête pour la nuit dans le village d'Espongeiro, chez Alain, ancien crozonnais maintenant Cap Verdien, à 1300m d'altitude.. La vue est superbe, le repas délicieux et les hôtes très sympa. Et le lendemain, c'est parti pour la descente dans la vallée! Et sachez qu'à Santo Antao on ne jette pas seulement un coup d'oeil, mais également ses illusions sur son capital muscles... Mais passé le col du volcan, la vue vaut la crise de tétanie... On vous laisse en juger...
On a beaucoup aimé marcher au milieu des bananiers, caféiers, papayers, avec les libellules et les oiseaux...Après cette super rando, on s'écroule dans des petits villages de pêcheurs. Qui descend la vallée, prend douloureusement conscience de son fessier, et c'est quatre papis qui reprennent le bateau dans l'autre sens! Nous sommes samedis, et les départs des copains ont dû avoir lieu. On rentre un peu tristes de ne pas les retrouver , mais...C'était sans compter la Fête du 13/01 (ici il y a environ un jour férié par semaine^^)! Le 13 janvier étant un vendredi (férié, donc), et le bureau de l'immigration étant fermé le we... La moitié des bateaux de la marina n'ont pas pu récupérer leurs papiers et se sont retrouvés coincés! ça crée une ambiance rigolote, et nous on est contents, on retrouve les copains, et Mintaka qui nous rejoint! Les derniers jours se sont passés en bar à musique, repas ensemble.. puis le 16/01, on a aidé le Ruzé et l'Essentiel à larguer les amarres pour la grande aventure ! En ce qui nous concerne, ça y est, les pleins sont faits, le bateau est paré, et on poste cet article quelques heures avant le départ pour l'Océan. Pas d'inquiétude, le matériel de sécurité est bien à bort et les kinder délices dans le placard! On vous rappelle que vous pouvez nous suivre sur Wathusea (voir comment faire dans l'article de Lisbonne, début novembre 2016), et on vous signale qu'un superbe Elizabethan 35 est à vendre ici à Mindelo ; ce sont nos copains, faites tourner pour leur donner un coup de pouce! on vous embrasse , et on s'écrit...de l'autre côté!
