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ST-Martin - Samana, ou les tribulations de terriens en croisière Episode II

La suite des aventures de Vincent et Patricia sur le Dremmwel


Episode II


dans lequel on découvre la différence entre une croisière et une croisière. lorsqu'on nous fit signer notre engagement sous la menace de machettes et divers objets contondants, nous entendîmes que c'était pour un petit boulot sympathique, tranquille, et confortable, afin de découvrir des îles paradisiaques, des eaux turquoises pleines de poissons tortues et autres langoustes ... la réalité allait être hélas plus proche de Zola, Émile, que de Méditerranée, club. dès le premier matin, après la nuit (agitée) déjà contée, nous fûmes réveillés par le maitre d'équipage ; il nous fallait préparer le petit déjeuner des officiers, faire la vaisselle, faire briller le carré, brosser le pont, rouler les cordages, repasser la grand-voile; s'il nous restait du temps, il nous faudrait aussi repeindre la coque; ensuite seulement nous pourrions prendre du bon temps et aller faire les courses à pied dans la ville de marigot, pendant que les officiers reconstituaient leur force de travail au country club de la marina. après avoir pu visiter les ruines du fort, il nous fallu repartir pour trouver un mouillage côté hollandais, duquel nous partirions le lendemain pour les îles vierges britanniques (BVI) ; après de longues recherches le long d'une côte très urbanisée, nous trouvâmes un petit mouillage calme et serein en face de barres d'immeubles et des pistes de l’aéroport international de la reine machin-chose. ce fut aussi la dernière nuit que nous passâmes en compagnie des parents de nico, qui avaient navigué une semaine et qui paraissaient bien bien fatigués; ils nous ont avoués en repartant, et après nous avoir fait promettre de ne rien répéter que "des vacances comme ça, ils n'en avaient jamais vécues, qu'il n'en souhaitaient à personne, même pas à nous, et pourtant !" nous les avons remerciés du fond du cœur et en pleurant après qu'ils nous aient donnés une petite pièce pour qu'on boive un rhum en pensant à eux lors d'une escale, si les patrons nous relâchaient quelques heures. puis vint le bonheur de la traversée jusqu'aux BVA, une journée de mer sous un soleil ardent, ciel bleu, et petite brise tranquille, bref, juste de quoi transformer le voyage en un cauchemar. je m'explique; tant de beau temps et de ciel bleu, ça n'est pas normal, ça ne peut pas durer, c'est menaçant. ce fut le mal de mer et ce fut le mal au fesses. les responsables de la croisière nous interdirent en effet de prendre les médicaments idoine, car cela endort et les tâches du bord, (rangement des chambres des officiers, nettoyage des toilettes, cuisine, vaisselle, service de la table des officiers, renettoyage, manœuvres de voiles, détermination de la position à l'aide du sextant toutes les heures...) ne peuvent être faite que par des mousses parfaitement réveillés, même s'ils ont un gros mal de mer; pour le mal au fesses, c'est simple, quand il n'y a plus rien à faire on est assis sur des bancs en bois, (sauf si on vomit). et le bois c'est dur. sauf le balsa, mais là, il n'y en a pas et pourtant ça flotte mieux que le chêne; allez savoir ! pour ajouter au plaisir de la croisière, il me faut vous conter cette anecdote pleine de saveur, et d'humour marin : en fin de journée, alors que nous (patricia et moi) avions terminé les quelques tâches qui nous étaient dévolues et que nous n'avions pas encore pu boire depuis le matin, les officiers se trouvant au carré en train de déguster une bière bien méritée après leur dure journée; nous leur demandâmes alors, la voix cassée par la soif, et l'émotion de nous adresser à des personnages si importants, de pouvoir terminer les quelques gouttes qui pouvaient rester au fond de leurs bouteilles vides et de lécher la fraiche buée qui recouvrait encore les flacons; il nous fut répondu que c'eût été mauvais pour nous, compte-tenu de notre mal de mer et que notre journée n'était pas encore terminée. nous réalisâmes instantanément que cet humour apparent cachait en fait une sollicitude attentive, un besoin d'aider l'autre, et un professionnalisme rare, qui s'inquiétait avant tout de notre santé; en effet de la bière, même un tout petit peu, sur un mal de mer peut provoquer les pires maux. nous avaient ils sauvés la vie ? peut-être, surement ! malgré la soif dévorante, inextinguible, qui nous dévorait, nous ne pûmes que les remercier et retourner laver le pont. le soir, à la nuit tombée nous arrivâmes a virgin gorda, au milieu de magnifiques voiliers dont nous ne distingâames que les mats et les feux; il faisait 27°. pour fêter cette arrivée et peut-être en remerciement de nos 18 h de travail de rang ce jour là, la hiérarchie nous offrit un peu de sirop dans l'eau croupie que nous étions autorisés à boire, et nous octroya un nouveau placard, non, je plaisante, une nouvelle chambre, un peu plus grande, et de la taille du coffre d'une 306 peugeot 1998, mais triangulaire cette fois-ci, donc accidentée. (il faudra un jour que je me renseigne sérieusement sur le sens de l'humour des architectes de marine, ou si tous les bateau sont dessinés un 1er avril, ou par des types dépressifs, ou alors plus simplement par des psychopathes ...) à suivre

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