22h – Mercredi 10 mai 2017 – Baie de St Georges
Quatre flibustiers, Marie, Auriane, Swann et Nico – dit Big T dit Grostat – sont les rescapés du triangle des Bermudes. Ils pénètrent dans l’étroit chenal de la Baie de St Georges pour leur dernière escale avant la grande traversée. Ils glissent silencieusement à bord de leur vaisseau afin de trouver un mouillage paisible pour la nuit.
4h30 – Jeudi 11 mai 2017 – Baie de St Georges
[Klaxons puissants et prolongés tout contre Dremmwel] « Anybody here ? ». Le temps du repos n’est pas encore arrivé, les douanes bermudiennes nous ont repéré et nous ordonnent de nous rendre séance tenante au comptoir pour déclarer notre présence. Pas le choix, nous sommes escortés à quai (« you have two minutes to be there »). Diaboliticus – dit Sergent Maggy – nous y attend en personne, le couteau entre les dents. Après interrogatoire et versement d’une rançon (ainsi que saisie de notre objet le plus précieux : un harpon) : Welcome to Bermuda ! Naïfs que nous fûmes …
A l’aube, nous découvrons le paysage, plus évocateur du nord Canada que des Antilles. 10°C au thermomètre mon capitaine. Après une sieste matinale bien méritée, nous découvrons au débarcadère à côté des douanes une collection d’instruments de torture …
5h30 – Vendredi 12 mai 2017 – Baie de St Georges
Le vent fait siffler les drisses. En sortant la tête par le hublot, nous nous confrontons à une mer blanche d’écume et à des rafales de vent telles, que le capitaine en perdit son couvre-chef. Peu à peu, le bateau recule inexorablement, les deux ancres chassent, la côte se rapproche. Nous sommes bloqués entre deux épaves et cette dernière, de rouille saillante, tel des crocs sortant de l’écumes.
Le vent forcit. Les premiers appels au secours retentissent à la VHF dans le silence du cockpit. Le vent forcit. Le bateau recule. Impossible de remonter l’ancre, les 9 tonnes du bateau ne font pas le poids face aux 50 nœuds de vent. Bientôt c’est notre appel au secours qui retentit à la VHF. Impossible, les secours sont trop occupés. L’un des objets de leur préoccupation sera retrouvé échoué sur les rochers quelques heures plus tard. Les dernières heures de Dremmwel semblent comptées.
Tout à coup, le vent tourne, nous sommes à l’abri d’une colline pour quelques minutes : Juste le temps nécessaire à notre équipage surentrainé pour s’aventurer à la proue et remonter 50 mètres de chaine et 2 ancres à la main, le guindeau électrique nous ayant fait faux bond. Nous sommes sauvés ! Nous voilà au moteur, errant entre les bateaux en perditions, remorqués par des vedettes dépassées.
Soudain, un bateau pirate ami nous hèle : « Guys, come on my side ! ». Ni une ni deux, nous nous amarrons alors à ce fier vaisseau. Nous voilà sauvés.
10h – Vendredi 12 mai – Baie (maudite) de St Georges
Double ration de rhum pour tout le monde.
17h – Vendredi 12 mai – Ville de St Georges
Dégustation à la pirate d’un poulet aux hormones et de pâtés jamaïcains sur la place du village, assis sur un trébuchet.